17 au 23 juin // LE NOUVEAU MONDE // Zouhir Boudjema

Vernissage 19 juin 18h
Tous les jours de 16h Ă  20h
Samedi de 15h Ă  20h

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« Le Nouveau Monde »
Exposition de peintures de Zouhir Boudjema
Vernissage 19 juin Ă  partir de 18h.
Entrée libre
Tous les jours 16h – 20h
Samedi 15h - 20h

"Natif d'Alger, Zouhir Boudjema est diplômé de l'école nationale des Beaux-Arts d'Alger depuis 1987.
Cette école, qu'il a intégré en 1981, a été tout autant formatrice pour l'artiste (de sa connivence esthétique avec Abdelwahab Mokfani aux expériences collectives impulsées par Denis Martinez) que ses visites à l'atelier de Mohamed Khadda. Il séjournera deux ans en Kabylie à partir de 1991 où il quittera un temps la peinture sur chevalet et se laissera tenter par des supports plus légers, plus éphémères, invitant l'instantané à se joindre à ses nouvelles recherches formelles. Il partira s'installer à Paris en 2001, éprouvé les attentats et les bombes algéroises des années 90. Il fait partie de la génération d'artistes algériens post 88."

"L'inquiétante étrangeté des toiles de Zouhir, non content des sujets politiques abordés de manière ésotérique, fantastique ou symbolique, réside dans cette place infinie qu'il accorde à ces fantômes autant mémoriels que réels. S'il n'y a plus de place pour les vivants dans ce bas-monde, il leur fait désespérément de la place dans ses toiles. Et s'il n'y a plus de lieux publics pour s'écouter et se parler - à l'image de la destruction des squats qu'il fréquente très vite à Paris pour pouvoir travailler ou de leur reconversion en tiers-lieux - il n'y aura plus d'espaces possibles pour se mobiliser.
Et c'est peut-être ici le point d'appui critique de sa peinture comme de sa volonté de réparer, de cautériser un monde enclin à se désaffecter totalement, et ce jusqu'à la privation de notre âme. Des figures longilignes de Giacometti aux silhouettes aurifères de Klimt, des "gueules cassées" de Picasso aux visages balafrées de Bacon, des compositions funestes et colorées du Greco aux tourments politiques d'Otto Dix, sans oublier les atmosphères fantomatiques d'un Turner ou minérales d'un Dubuffet... Voilà l'univers dantesque de Boudjema pour témoigner de notre "nouveau" monde. Pour s'en prémunir ? Honorer les spectres de notre mémoire pour qu'ils ne deviennent pas les démons d'une histoire se répétant tragiquement et inlassablement, ou d'une histoire officielle occultant nos luttes."

Extraits de Zouhir Boudjema, « Le Nouveau Monde »
Derek Woolfenden, mai 2024.